Il faut bien commencer quelque part puisque je m'y suis engagée. Il faut bien commencer par des mots précis, une idée précise, un début de quelque chose. Alors ça commence là. Comme ça. Avec ces mots là. Mais ça part dans tous les sens là haut.
Ça aurait pu commencer de mille autres façons.
Combien de fois vais-je changer cette entrée en matière jusqu'au jour de votre lecture ? Question artificielle car au moment où j'écris ces lignes je pense certain de commencer ainsi. Mais je sais qu'il reste encore du temps pour douter, avoir d'autres idées et changer d'avis.
Mais en attendant, disons que ça commence là. Et ça s'arrête un peu ici aussi, pour maintenant en tout cas.
Et si je continuais, là, comme ça, à écrire plein de choses en vrac. A vrai dire, je n'écris pas encore vraiment. Je teste la forme de mon propos avant même de développer celui-ci. Est-ce que tout cela a un sens ? J'ai récupéré le texte ci-dessus dans les notes de mon téléphone. La dernière modification de la note date du 18 mai. Où étais-je le 18 mai ? Quel était le contexte ? J'ai tout de suite envie de me remémorer. Alors j'ouvre mon agenda. 18 Mai 2023. Jeudi férié. Weekend de l'ascension. J'étais en famille et je m'étonne d'avoir eu l'espace mental pour ces pensées, à ce moment là. Je ne peux connaître plus précisément l'heure, mais je me revois après minuit, arriver dans ce gîte après un trajet compliqué et fragmenté, me mettre rapidement au lit, et j'imagine avoir laissé vagabonder mon esprit avant de m'endormir. Le mouvement des voyages met souvent en mouvement mes pensées.
Et à l'évoquation de cette note, me rappeler toutes celles plus ou moins achevées que j'ai commencé, sur le même thème, avec la même idée en tête. Notamment hier soir.